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Dom Paul Grammont en Israël, à la fin de sa vie

Dom Paul Grammont, jeune profès, avec sa mère (1929)

Dom Bernard Maréchaux (1849-1927)

Dom Paul

Grammont

(1911-1989)

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Dom Grammont

Abbaye du Bec-Hellouin


Dom Paul Marie Grammont (1911-1989)  



            

            Né à Troyes le 20 février 1911, André GRAMMONT perçoit dans sa prime enfance l’appel de Dieu. Il est guidé par le Père Anselme VINCENT, moine de Mesnil Saint-Loup, alors vicaire à la cathédrale – la communauté du Mesnil, atteinte par la loi de 1901, a été légalement dissoute ; dans les années d’après-guerre, elle est en cours de lente reconstitution. Il entre au monastère du Mesnil en 1927, quelques mois avant la mort du Père Abbé dom Bernard MARÉCHAUX, dont la physionomie spirituelle le marque profondément : en le voyant, témoignait-il, on était mis en présence de la prière à l’état vivant.

            Profès de Notre-Dame de la Sainte-Espérance le 29 septembre 1929, il prend contact, à l’occasion de son service militaire parisien, avec la communauté des Oblates régulières de Sainte Françoise Romaine, fondée par Mère Elisabeth de WAVRECHIN à Cormeilles-en-Parisis, avec l’aide du défunt dom Maréchaux. Après ses études de théologie à l’Athénée Saint-Anselme à Rome, il est ordonné prêtre au Mesnil le 26 juillet 1936. Élu prieur de la communauté de Mesnil Saint-Loup le 17 janvier 1939 à l’âge de vingt-huit ans, il réside avec son frère dom Joseph GRAMMONT à Cormeilles-en-Parisis, où a été ouverte peu auparavant une maison d’études pour les moines du Mesnil auprès de la communauté des Sœurs.

            

            Après les combats de 1940 au cours desquels son frère a été tué et que lui-même a voulu vivre au sein du corps expéditionnaire de Norvège (bataille de Narvik), il s’installe à nouveau à Cormeilles et y accueille des jeunes vocations en nombre non négligeable. En 1948, il décide d’accepter l’offre exceptionnelle qui est lui est faite, de la part des pouvoirs publics, de redonner vie à l’abbaye du Bec-Hellouin (Eure). L’antique monastère fondé par HERLUIN (1034) et illustré par saint ANSELME, sécularisé lors de la Révolution et dévolu sous l’Empire au Domaine militaire, est dans un triste état après les destructions de la guerre et l’occupation allemande. Dom Grammont et ses Frères décident de relever le défi, ce qui implique aussi un renoncement provisoire au maintien d’une présence à Mesnil Saint-Loup.


            Lors du transfert de la communauté en Normandie, dom Paul Grammont est élu 46ème abbé du Bec le 14 septembre 1948, le Saint-Siège ayant accordé la reviviscence de l’ancien titre abbatial. Il reçoit la bénédiction abbatiale le 24 octobre suivant, en l’église de l’abbaye de Mont-Olivet Majeur (Sienne). Les Sœurs de Cormeilles-en-Parisis suivront de peu le déplacement de leurs Frères : en 1949, elles s’installent au monastère Sainte-Françoise-Romaine, non loin de l’abbaye. Après l’épreuve des premiers temps – conditions matérielles très rudimentaires, défection d’une partie de la communauté –, ses trente-huit ans d’abbatiat seront marqués par quelques grands événements à résonance œcuménique, comme le Congrès anselmien de 1959, l’accueil de l’archevêque de Canterbury en 1967 (première d’une série de semblables visites, renouant le lien entre l’abbaye et l’Église d’Angleterre au temps de la conquête normande), la dédicace de la nouvelle église abbatiale en 1969.

            En 1976, dans la ligne de ce qui se vit déjà à l’abbaye avec l’accueil régulier de groupes de dialogue judéo-chrétien et aussi dans la mouvance du renouveau charismatique, dom Grammont envoie des frères vivre en Israël, terre de l’incarnation, lieu de naissance de l’Église, lieu également de la première déchirure de son unité : ce sera la fondation de la communauté d’Abu-Gosh, aujourd’hui abbaye Sainte-Marie de la Résurrection, près de Jérusalem ; le Père Jean-Baptiste GOURION (1934-2005) en sera pendant près de trente ans l’animateur. Cette même année 1976, le Père abbé du Bec pose un autre geste significatif : il redonne vie au monastère source du Mesnil, en y envoyant d’abord le Père Michel MARTIN, puis un petit noyau de moines. Après une nouvelle fondation en Irlande du Nord (1983), dom Paul Grammont remet sa charge en 1986, lors de son soixante-quinzième anniversaire. Atteint d’une grave maladie, il meurt trois ans plus tard, le 30 juillet 1989, à l’abbaye du Bec, au milieu de ses Frères. Il est inhumé dans le chœur de l’église abbatiale du Bec.