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                                Vous avez entendu ? Jésus nous dit : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. » Mes brebis écoutent ma voix, il n’a pas dit ma parole. La voix, c’est plus essentiel, plus personnel, presque plus intime que la parole. Il n’y a pas deux voix semblables. La voix, c’est ce qu’on entend de loin, ce qu’on reconnaît sans l’analyser, comme un appel qui vient faire vibrer en vous une corde sensible, surtout s’il s’agit d’une voix aimée, chérie, espérée. La voix, c’est une expression physique de la personne, un mode jubilatoire d’être. Voix de mon bien-aimée, dira l’épouse du Cantique des cantiques, voix des guetteurs sur les remparts de Jérusalem, prophétisera Isaïe, dans l’attente du retour du peuple exilé. Jésus, c’est la voix du berger appelant ses brebis en train de s’égailler, de s’égarer, parfois simple cri angoissé, comme cet appel à l’aide, cette supplication sur la croix : J’ai soif. Il a soif de notre réponse à sa voix, il a soif de notre foi, de notre confiance, il attend que nous nous mettions à sa suite. Non par plaisir de collectionner des disciples, comme autant de trophées de chasse : il n’est pas chasseur, il est berger, berger qui donne la vie en abondance. Berger qui ne force aucune porte, n’exerce aucune pression, il fait seulement entendre sa voix, unique. « Voix de mon bien-aimé qui frappe à la porte : Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite. » Petite question pour chacun, en son intime : avons-nous déjà entendu la voix de Jésus ? À quoi la reconnaissons-nous ?


          Bien sûr, cette voix nous dit une Parole, mais, dans l’évangile de Jean, Jésus affirme sans cesse que sa parole, il la reçoit du Père. Il est, en personne, la Parole jaillie du cœur du Père, le surgissement éternel de son désir amoureux. Parole qui a d’abord résonné en lui, le Fils, de toujours à toujours : Tu es mon Fils bien-aimé, je t’ai engendré. Parole dont il est devenu le héraut, le messager, en tant qu’envoyé du Père, son apôtre. C’est dire l’immense, infinie humilité de Jésus. Elle sera à jamais celle de ses apôtres, de ses ministres, de son Église – en principe – comme celle de Paul et Barnabé dans cette évangélisation à Antioche de Pisidie. La Parole du Seigneur qu’ils font entendre n’est pas d’abord un enseignement, une doctrine, encore moins un jugement. Elle est révélation d’une œuvre que Dieu accomplit envers et contre tout : vous êtes aimés, sauvés, qui que vous soyez, par ce Dieu que nous vous annonçons pour y avoir cru, Celui qui donne la vie en abondance dans son Fils livré à la mort et ressuscité. Cette parole, dans laquelle l’apôtre s’inclut en témoin mais aussi s’efface, elle est performative, pour employer un mot savant, c’est-à-dire qu’elle accomplit ce qu’elle dit : elle suscite la foi, et la joie, de celui à qui Dieu donne de la reconnaître comme la parole de vie. On reconnaît une vraie parole, une parole juste, au fruit qu’elle porte. Une bonne parole fait grandir la vie, l’autre. Qu’en est-il de nos paroles ? Sont-elles toujours positives, sources de vie ?


          Enfin, nous contemplons l’humilité de Jésus qui va s’approfondissant à l’infini, quand il répète : Mes brebis, nul ne les arrachera de ma main. Personne ne peut les arracher de la main du Père. La main, c’est ici le pouvoir protecteur, qui arrache à la gueule du loup, qui tire du mauvais pas, de la chute mortelle, comme le guide en montagne. Jésus, notre Berger, pour nous arracher à la mort menaçante, et d’abord à la mort spirituelle, s’est lui-même livré à la mort, se faisant Agneau, Agneau mis à mort, Agneau vainqueur. Dans son immolation même, sur la croix, il s’est offert au pouvoir de la Main de son Père. Dans la nudité d’une absolue confiance, sans nul autre appui que sa foi en l’éternel amour du Père. C’est là, dans cette pauvreté inouïe, qu’il est devenu notre Berger. Si nous lui faisons confiance en tout, alors avec lui, nous sommes dans la main de Dieu le Père. Pensons-y en recevant l’hostie dans notre main : tel il se livre là, à notre foi, tels, avec lui, nous serons pour toujours dans la main de Dieu, qui essuiera toute larme de nos yeux.           



                  Frère Bernard 

Quatrième dimanche de Pâques

 (Ac 13,14.43-52 ; Ps 99 ; Ap 7,9.14b-17 ; Jn 10,27-30)

  

  

Quatrième dimanche de Pâques

8 mai 2022

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